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19 octobre 2020

A cœur ouvert.

Papa, Maman, nous vivons aujourd'hui de drôles de choses. Vous n'êtes plus là pour le voir, mais, pardonnez moi, j'ai la faiblesse de penser que pour vous c'est une chance.

Certains pensent et disent que le jour de notre mort, notre conscience ne meurt pas. Seule notre enveloppe physique disparaît pour se dissoudre dans la matière organique des éléments. Nous n'avons plus aucune relation avec le monde matériel, celui qui aujourd'hui nous enferme et nous oppresse. Le spirituel face au matériel, voilà l'alternative qui nous échoit.

La dictature en marche de la république avance à pas de géant. Parallèlement des consciences s'éveillent. Ce qui les inquiètent c'est d'abord comment les contre carrer. Comment les endiguer. On y croit ou pas, mais la manipulation des consciences est bien là et fait son œuvre.

Vous avez fait, vous avez vécu la guerre. Rien ne vous a arrêté. La guerre vous l'avez gagnée. Avec le concourt d'autres, comme vous. Des épris de liberté, des hommes et des femmes sincères qui ont œuvré pour le bien de l'humanité. Pour le bien de la société. Ils étaient unis dans la lumière pendant que dans l'obscurité œuvraient les forces du mal, celles destinées à asservir toute l'humanité. Et aujourd'hui ça recommence ! Le capitalisme en lui porte la guerre comme la nuée porte l'orage. Mais, combattants d'hier, que reste -t-il des leçons dont vous avez  pour nous, du sang versé ?

Je suis triste  et démunie au point de vous décevoir. Je suis triste car impuissante à faire comprendre un message d'amour et de paix. Je suis démunie devant ce vide immense dans lequel se perd l'écho. L'écho c'est celui de la voix raisonnable qui permettrait que s'éveillent les consciences et que nous sommes si peu à relayer. Je suis démunie parce que les instances auxquelles j'ai cru, et adhéré ne sont plus en capacité de faire vibrer les mots qui nous rassemblent. Je suis triste car nous allons laissé un monde à nos enfant qu'en aucun cas ils ont mérité.

Nous avons vous trahis ? Ne sommes nous plus dignes de vous ? Nous ne sommes pas dignes de nos enfants, c'est certain, pour leur avoir volé un avenir que aviez pour nous imaginé, et en partie réalisé. Fait de progrès social, de liberté retrouvé, de culture, de savoir, d'humanité que vous vous étiez acharnés à nous enseigner.

 Au nom de tous les miens, je vous demande pardon pour ce courage qui m'a manqué. Pour cette détermination qui n'aura pas suffit à perpétuer  ces valeurs que vous nous avez enseigné. Pour mon incapacité à endigué la vague qui nous détruit. Pour notre inconscience collective, pour notre égoïsme, pour notre négligence, pour notre inconstance.

S'il est vrai que comme on fait son lit on se couche, tu nous le disais souvent, maman, je persiste à croire que la majeure partie de ce qui constitue l'humanité n'a que ce qu'elle mérite, ce qu'elle est capable d'avoir et que nous, nous sommes les sacrifiés. Car nous on n'a pas voulu de ce monde ni de cette vie qu'on nous fait. 

 

Un 24 mars ordinaire.

 Un grand merci à Fabie qui a beaucoup oeuvré pour l'ouverture de ce nouvel espace avant que le blog initial, toujours le même ne me fas...