vaches ; famille ; nature ; paysages ; pensées ; souvenirs ; humeur

31 octobre 2018

Le pain et les dents.

 Maintenant que j'ai bien fait le vide, voilà que ce sont les autres qui s'ennuient et qui insistent pour que je vienne un peu au pays ! Maintenant qu'il fait un temps de chien avec un froid de canard ! C'est bien le moment tiens ! Il est vrai que je ne suis pas allé là bas depuis avril. il est vrai que si j'avais reçu ces sollicitations plus tôt, j'aurais accourru plus vite ! Je suis bien venue 4 jours en aout, quand j'ai été invitée. Il est vrai que tout ne me manque pas, mais retrouver quelques traces de l'enfance, de la mienne, de la leur, de celle de mes petits, est un bonheur si doux que je ne m'en priverai pas. Mais pourquoi si tard ? Pourquoi maintenant ? Alors soit je suis à l'envers des autres, soit c'est eux. Mais que voulez vous, quand on a les dents on n'a pas le pain, je vais donc partir quelques jours au pays de mon enfance. Les paysages me manquent. Mon fils me manque. La famille me manque, mais pas toujours !

Je sais déjà qu'une fois là bas, j'aurais aussi peine à revenir. Il le faudra, je vais laisser là quelques obligations qui me feront reprendre le chemin du retour. Maintenant que j'ai fait de la place dans ma tête pour accueillir mon présent. Maintenant que le poids des ans allourdit chaque jour. Maintenant que l'hiver et sa froidure enveloppe un peu plus la nature, il est temps pour moi de poser mes bagages en ce lieu où j'ai écris la troisième  partie de mon histoire. Alors avant de refermer le livre, maintenant que j'ai le pain je ai encore quelques dents. Mordre la vie et la croquer à l'envie. Profiter tant qu'il est tant. Avant que la vieillesse ne m'ôte et le pain et les dernières de mes dents.

19 octobre 2018

Faire le vide

 Faire le vide par le vide, c'est un peu ce que je fais en ce moment. Je vide. Des cartons. Des tiroirs. Des placards. Des mémoires. Mais le vide est en moi. Il ne sagit pas de faire de la place, elle se fait toute seule. Il ne sagit pas non plus de remplacer une émotion par une autre. Une négative par une positive. Non. Ce serait trop simple. J'ai juste l'impression désagréable de ne plus avoir de besoin, plus d'envie non plus. Alors qu'en d'autres temps j'aurais dévoré le monde. Avide de connaissance et de partage. Je n'ai même plus envie de partir. Partir, alors que  rien ne me retient ne me semble pas  le bon moment. Partir pour un ailleurs qu'on veut meilleur, qu'on croit meilleur, simplement parce que c'est un ailleurs. Parce que parfois le dépaysement crée l'illusion. Parfois seulement. Mais l'illusion reste l'illusion. Concrètement, elle n'est rien. Alors trouver des motivations, pour donner du sens à une vie, pour éviter de tourner en rond, il faut parfois s'accrocher pour y parvenir.

Faire le vide et avoir l'impression d'être plus léger. Faire le vide pour respirer, enlever ce qui oppresse, ce qui emcombre et libérer le corps et l'esprit de ce qui pèse. 

J'ai envie de respirer, de voir clair, de me retrouver dans un univers qui me ressemble. Alors je fais le vide.

Nostalgie

 Mois d'aout terminé  et avec lui, presque la fin de l'été. C'est la rentrée pour les uns. La sortie pour les autres. Mais voilà que l'été se prélasse, se prolonge et s'embelli. S'embelli des belles couleurs de l'automne, du chatoyant rouge des érables, des vignes et des grands chênes d'amérique, au jaune cuivré des chataigniers, et à l'or des bouleaux ou des hêtres mordorés. Les matins de rosée et de brume sur nos vallées transpercés par les rayons obliques d'un soleil lumineux patiné, s'éclairent d'une belle lumière qu'il fait bon apprécier.

Eté chargé malgré les apparences. Si on en fait le bilan on se dit qu'il a été marquant à plus d'un titre.

Marquant parce que c'est la première fois qu'on ne consacre pas une semaine minimum à nos déplacements. Traditionnellement en juillet, l'Auvergne s'offre à nous sous des attraits différents selon les années, mais ce sont ses attraits.

Respirer l'air parfumé des montagnes où fleure la gentiane, la reine des prés, le chardon mauce et la menthe poivrée.

Respirer l'odeur de la maison aérée par ses habitants qui nous accueillent la fleur aux dents, toujours prêts à partager. Les senteurs de moissons, et de foin séché  qui s'étale là tout prés et font place aux requins où bientôt pousseront les rosés  les coulemelles et les pieds bleus avant les première gelées. Le parfum des fougères, des sous bois, mêlés d'airelles, de mures et de baies d'aubépines, feront bientôt place à celle des châtaignes, des noisettes et des pommes sauvages que se disputeront des gamins endiablés au sortir de l'école, pour prolonger un peu la récré.

Et puis il y a cette nostalgie, si tenace et qui nous fait le coeur tantôt gros, tantôt léger. Avec un gout de tartines sucrées, de poires blettes et de main maternelle qui nous accompagnait. Ce fond de gorge noué en pensant à ce temps enfoui là, et qui surgit comme avant, quand nous étions petits. 

Et cela nous renvoie à d'autres enfances passées tout aussi vite et déjà envolés. Depuis que la Ponette est partie, la maison semble vide et pourtant, tous les jours en fouinant, son parfum et son rire emplissent mes journées. Mes pensées allant de là bas à ici, de Maman à son nom, une seule lettre qui pourtant se confond.

Commentaires
D
Tu as raison, garder les bons moments et les bons souvenirs, mais tu sais, moi, c'est ça qui me rend nostalgique : les bons moments !
M
Ne sois pas si nostalgique, ce n est qu un mauvais moment a passer, il faudra t y résoudre. Quand aux saisons elles ont toutes leur charme. Il faut juste l accepter mème si ce n est pas facile tout le temps.

Perso je repense souvent aux années passées mais il faut garder cela comme de bons souvenirs.

Un 24 mars ordinaire.

 Un grand merci à Fabie qui a beaucoup oeuvré pour l'ouverture de ce nouvel espace avant que le blog initial, toujours le même ne me fas...