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25 avril 2022

Le monde change

J'ai envie d'écrire ici, mais pas pour dire n'importe quoi. Pour dire des choses simples. Des choses essentielles peut être.  Pour moi en tout cas, pas forcément pour ceux qui les liront, mais s'il s'en trouve pour qui elles font écho, c'est bien et cela encourage à la confidence.

On a voté et puis après ? j'ai regardé les résultats dans les communes où j'ai des attaches. Oh c'est pas brillant. Même si quelques voix sont restées fidèles aux idées que nos vieux ont développées et pour lesquelles du sang a été versé.


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Communes rurales où le vote de gauche, la vraie a subsisté et s'est peu à peu transformé. Communes rurales où services publics ont disparu depuis pas mal d'années, écoles fermées, plus de bureau de poste, plus de café, d'épicerie, que des maisons qui s'ouvrent un peu l'été. Où le chômage et la débrouille ont remplacé les quelques hectares de terre cultivées  on cédé la place à la vermines, ronciers, vipères et rats, broussailles et ruines et autres fermes délabrées.

Ici comme dans les citées, c'est la désespérance qui se cultive, plus les  potagers. Les coqs ne chantent plus sur les tas de fumiers et s'il s'en trouvait encore, il y aurait bien quelques riverains pour se manifester. Courir au tribunal porter sa colère et faire ordonner que gorge lui soit tranchée.

Les cloches ne carillonnent plus le dimanche et devant les portes closes de l'église désaffectée, plus personne ne se presse pour aller vers le charcutier, ou chez la mère Cartier. On ne voit plus les hommes aller boire un canon chez la Tonia, la Marinette, la Léonie ou la Léontine ni même chercher leur tourte bien farinée, en bas chez le boulanger.

Seul une auberge maintenue ouverte à grands frais par la municipalité accueille  quelques habitués. Un couple de messieurs  dont l'un est barbier assure parfois quelques festivités, histoire de maintenir ici un peu de de vie et de modeste activité. Le monde change.

Pourtant ici pas de banquier, pas d'étranger même pas de criminalité. C'est donc ailleurs qu'il faut aller chercher les racines de ce mal qui peut tout faire basculer. Elles se trouvent dans cette pauvreté qui ne dit pas son nom et encore moins ses difficultés. La misère se vit cachée.


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le Rouvet depuis Lospeux


Je ne puis croire que ces hommes, ces femmes soient devenus mauvais. Ils veulent juste vivre de leur travail dans une société qui leur offrirait un peu de réconfort et de sécurité. Leur sécurité, ils ne la voient pas forcément avec un bras armé. Pour eux, comme pour leur frères des citées, il s'agit juste de pouvoir manger, se loger et se soigner. Pas dans le luxe ni dans l'oisiveté.  Non, avoir un sou pour pousser l'autre et arriver la fin du mois pouvoir encore se dire qu'on est capable de commencer le suivant sans peur du lendemain sans angoisse pour soi et pour les siens, pouvoir se dire, je suis vivant et je suis heureux de pouvoir vivre en paix. 

La misère, la colère plus que la haine les ont poussé vers cet extrême, pour les uns. Pour d'autres, si la peur les maintient dans la continuité  d'un monde sans avenir, n'ayant rien à y gagner, c'est qu'ils ont encore quelque chose à perdre  et sont eux aussi profondément inquiets. Trop frileux pour se poser les bonnes questions, ils ne risquent pas le jeu de s'affranchir du peu de sécurité matérielle qu'ils croient menacée, sans savoir que c'est le contraire qu'ils vont provoquer.

Il faudrait une immense clarté pour  éclairer les peuples. Un peu d'éducation, pas de propagande éhontée à coup de BFMTV et autres canaux- réseaux sociaux bien orchestrés. Créer les conditions d'une solidarité et non les diviser.

Mais au rythme et dans la direction où l'on va, le monde n'est pas prêt de changer.


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