vaches ; famille ; nature ; paysages ; pensées ; souvenirs ; humeur

14 mai 2023

De l'étrangeté du moment et des choses.

 Etrange conversation ce matin avec mon frère, au téléphone. Ils viennent avec sa femme d'acheter une concession. Cela ne fait pas mourir, mais c'est une démarche qui appartient aux vivants. 

Nous avons alors dérivé sur la question qu'on n'aime pas aborder. Il me parla d'une chose étrange que chacun peut relier à une croyance, au hasard, à un signe. 

Il y a peu, c'était jeudi, il a accompagné mémé Fernande pour son dernier voyage. Mémé Fernande, c'est la grand mère du mari de ma nièce qui a perdu sa maman à l'automne dernier. A la fin du prêche des dames de religion qui procédaient à la cérémonie, le cortège s'ébranla vers le cimetière où on mit un chant, comme souvent, évocateur de la personne défunte, de son environnement ou pour une raison particulière et personnelle. La montagne de Jean Ferrat, Jean qui accompagna tant de ceux qui nous ont quitté. Oui, nous avons avec lui ce genre de relation et de complicité par delà l'éternel et la poésie.  

Mais voilà ce que m'a confié mon frère. Lorsque la chanson arriva au passage où il est évoqué un vol d'hirondelles, chacun pu voir dans le ciel, se déployer autour du cercueil, trois hirondelles. Trois. Me dit-il. Une pour chacune de ses proches qui sont parties récemment. Une pour Nathalie, notre petite sœur, une pour Bernadette, la nièce de mémé Fernande, et une pour sa belle fille, comme si elles étaient venues à sa rencontre, la chercher et lui montrer le chemin de l'éternité. Il me raconta alors une autre histoire : Il y a trois ans de cela maintenant, Françoise, une amie de ma belle sœur mariait sa fille. Elle avait une autre fille décédée très jeune d'un cancer. Lors de la cérémonie, et tout le temps qu'à duré l'office, un oiseau est resté posé sur une poutre de l'église. Quand tout le monde fut sorti à la fin de la messe, l'oiseau s'envola. Mais avant, il tourna plusieurs fois autour de la mariée. Comme pour lui dire, je suis là, je t'ai accompagnée, sois heureuse, je veille sur vous et vous protège. 

C'est étrange et moi je crois aux circonstances, aux symboles, aux signes. Je lisais récemment sur un site consacré aux mystères, que lorsqu'on meurt, tout le temps qui sépare la fin de vie de l'ensevelissement, le défunt, souffre car il ne veut pas quitter ceux qu'il aime. Il a peur aussi de cet au delà qui le happe pour l'emporter. Ce n'est qu'après l'enterrement qu'il consent à suivre ceux qui sont venus le chercher. je n'ai pas prêté tellement d'attention à cette lecture, mais elle a semé un genre de trouble en moi et m'interpelle aujourd'hui. Je ne suis pas croyante, d'aucune religion, mais tant de choses demeurent inexpliquées. Tant de certitudes s'ébranlent pour être remplacées par d'autres tout autant aléatoires et éphémères. Que savons nous de la vie ? Que savons nous de la mort ?

 J'ai alors pensé à Fanon. 


 

Puis j'ai pensé à maman. Maman dont c'est l'anniversaire demain.  Quand on a poussé la porte du cimetière où on venait de la laisser pour toujours, j'ai fait une photo. Voilà à quoi ressemblait le ciel ce jour là.


dernier soleil

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