vaches ; famille ; nature ; paysages ; pensées ; souvenirs ; humeur

17 avril 2021

Mes chiens, mes vaches et mes chats. Pyram et Youki.


Nouvelle tentative, j'ai essayé de mémoire de récapituler ce que j'avais écrit et qui disparut de cet espace un jour de buguage ordinaire. Merci canaldébloque.


 pyram (qui donne la patte) et youki au premier plan

 

Mes chiens à moi n'aboyaient pas sans raison, ils étaient calmes et sociables. il fallait leur en faire des misères avant qu'ils deviennent hargneux, haineux et montent leurs dents sans les mettre à vos mollets. On dit toujours, on dit souvent que tel maître, tel chien et c'est souvent vrai. Je l'ai souvent constaté. Maman avait Pyram et Youki, deux chiens fiers de leur maître qui savaient l'accompagner et dont ils ne se remirent jamais de son départ. C'était en 1945. Le 16 décembre exactement. Pyram fut le seul rescapé. Mon grand père, Claudius Charles Bory rendait son âme à dieu.

Pendant des mois, tous les soirs, ma grand mère Eugénie et ma mère, sa fille Simone, voyait un chien s'en revenir des hauteurs de la commune.

Au début, ne le voyant pas de la journée, elles le cherchèrent, l'appelèrent, mais personne ne répondait. Personne ne revenait. C'est en se rendant au cimetière qu'elle le trouvèrent assis devant la tombe de son maître, dès lors elles surent qu'il serait inutile de le chercher.

Un beau jour, elles le virent qui revenait, mais le lendemain, il s'en retournait. Puis il n'est plus venu du tout. Trouvant la chose étrange , elles se rendirent au cimetière. C'est là qu'il reposait, mort de chagrin, au pied de son maitre dont il ne put jamais supporter l'absence. Cette histoire véridique, maman nous l'a souvent raconté.

Pyram, lui, continuait d'accompagner les vaches aux champs ou aux prés. Il mangeait seul, désormais, la soupe qu'on lui servait. Se couchait seul sous la table à la fin de la soirée.

Quand ma mère a quitté la maison pour se marier, il restait le seul compagnon d'Eugénie. Mais un jour de décembre, le 11 de l'année 1951, Eugénie partait à son tour.

En hâte, ma mère qui m'attendait déjà, vint le récupérer, en même temps que la Mignone une des deux vaches dondes, qui allait souvent être liée avec la Jaccade une de celles de Lossedat. Donde veut dire dressée au joug et être apte aux travaux nécessaires à l'exploitation agricole.

Pyram ne supportait pas d'être déraciné. Son environnement n'était plus le même, Charel lui manquait. Il devait souvent faire face à la rudesse de son nouveau foyer et se confronter à l'hostilité des chiens du voisinage, dont tous n'étaient pas aussi gentils que lui. Plusieurs fois, il se sauva et revint dans sa maison où mon oncle ne rentrait qu'occasionnellement, plus souvent sur les chantiers qu'à domicile. La Maria, la tante, seule famille à proximité, s'en occupait et le recueillait. Pyram s'en accommodait bien. Nous le retrouvions avec maman, lors de nos visites une ou deux fois l'an. M'assimilant peut être à toutes ces misères qu'il avait endurées, ou à celles que jeune enfant je lui avait infligées, il se montrait parfois agressif. Je me défendais et le menaçais avec le balai, ce qui rendait ma tante furieuse. Naturellement elle me fâchait et me menaçait à son tour du même balai. Je le revois ce balai ! il trônait dans un coin de la pièce, prés de l'entrée en haut des escaliers.

Mais les années passent et la vie doucement s'écoule. Ainsi, Maria s'éteignit en sa demeure le 18 janvier 1956. La question de Pyram se posait à nouveau. Il ne voulait toujours pas venir chez nous où la présence d'enfants en bas âge l'incommodait davantage encore que lors de son premier passage. Où bien il se montrait réfractaire à la compagnie des autres animaux, les chiens de la Clémence en particulier. Et puis mon père n'avait pas toujours la délicatesse et la douceur aux quelles, Pyram était habitué. Sans autre solution, mon oncle mit fin à ses jours sans plus de considération. On me raconta surement je ne sais quelle sornette pour faire passer la pilule, mais je leur en veux terriblement, de ne pas avoir à nouveau tenter une solution de rechange. Peut être la voisine Jeanne, si bonne avec tous aurait pu le récupérer. Ainsi il aurait continué à vivre en paix, chez lui, tranquille et attendu sagement que la mort naturelle vienne le délivrer. Il n'aurait pas été malheureux avec jeanne. Mais peut être par fierté, par pudeur, ou pour ne pas déranger, ni mes parents, ni mon oncle n'avaient envisagé cette solution. j'en veux à cette société où l'homme s'octroie le droit de vie et de mort sur ses compagnons d'existence. Des êtres d'une telle exception, d'une intelligence aussi pointue que la leur méritent forcement un autre traitement. Heureusement les mœurs aujourd'hui évoluent un peu et des associations apportent une aide en ces occasions.

Voilà le petit message que je tente de poster depuis la semaine dernière, en espérant cette fois y parvenir. Je continuerai cette saga lors d'un prochain billet où je vous parlerai plus en détail des successeurs de Pyram et de Youki, si vous voulez bien découvrir leur destinée.

 

 

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire

Un 24 mars ordinaire.

 Un grand merci à Fabie qui a beaucoup oeuvré pour l'ouverture de ce nouvel espace avant que le blog initial, toujours le même ne me fas...