vaches ; famille ; nature ; paysages ; pensées ; souvenirs ; humeur

05 décembre 2019

Une sale histoire du temps présent.


Nous sommes le 5 décembre 2019 depuis une bonne demi heure. Dans quelques heures, un peu partout en France et en Navarre de grandes manifs vont s'élancer. Seule devant ma télé, je m'étais endormie sur la vie de Renoir, film ennuyeux s'il en est. Mon livre entamé il y a plusieurs jours gisait sur mes genoux attendant que j'en tourne machinalement les pages. Mon sommeil coulait comme un petit ruisseau tranquille. Soudain Petit Lion se tenant assis me regardait c'est alors que je me réveillais

en sursaut. A cette heure, Petit Lion n'est peut être plus. Un rêve prémonitoire m'aura avisé que son combat venait de cesser. Toute l'après midi j'ai ressassé cette nouvelle que je redoutais. Quand le docteur m'a proposé de venir le voir en fin de journée,  à la clinique où il est hospitalisé depuis hier, j'ai d'abord décliné l'invitation, pensant ne pas le déranger. Puis je me suis dit et si c'était la dernière fois ? Et si tu ne le revoyais pas, plus jamais ? Alors j'ai appelé et j'ai dit que j'arrivais. L'assistante m'a conduite prés de lui. Il était là sous sa couverture, relié par un tube à sa perfusion. Triste, seul et mal en point. Je lui ai parlé. Beaucoup parlé. Lui disant que je l'aimais, qu'il me manquait et que j'avais hâte qu'il vienne à nouveau se lover sur mes genoux pour se faire câliner, embrouiller mon fil à tricoter et jouer avec mes aiguilles en mouvement à chaque rang que je faisais. Je lui ai dit que j'avais acheté un saint Nectaire et qu'ensemble on le mangerait. Je lui ai dit que son ami Flocon le cherche et regarde sous les couvertures pour voir s'il n'y est pas caché. Je lui ai dit que j'avais besoin de lui, moi aussi et combien il est important qu'il vienne m'apaiser. Je lui ai dit qu'un Petit Lion ça se bat comme un lion et qu'il le fallait car le combat qu'il était entrain de mener serait long et difficile, mais qu'on allait le gagner et qu'on était là pour lui aider. Je lui ai dit que j'allais le laisser, car il était fatigué et avait besoin de se reposer mais que je reviendrais. Puis j'ai doucement refermé son box j'ai éteins la lumière,  refermé délicatement la porte et je suis partie.

Je ne sais pas ce que sera cette journée qui s'amorce, ni comment il faudra la traverser. Mais j'ai peur. Une peur immense.

Je suis maudite et porte la poisse ces derniers temps. Depuis que j'ai des chats, je leur porte la poisse. Le docteur m'a dit, comme pour me consoler que je n'avais peut être pas un bon carma avec les chats, car en effet, les miens sont souvent atteints de graves maladies. Je lui ai répondu que je n'étais pas sûre d'en avoir un meilleur avec moi même. L'histoire des moins contraires qui se rassemblent et deviennent plus. Ce matin je suis allée faire une prise de sang, un examen minutieux dira si oui ou non mon organisme est bien pourvu et prêt pour mener une autre bataille, mais ça, c'est une autre histoire. 

J'ai dit à Petit Lion que ce ne serait pas juste qu'il s'en ailles avant. Je lui ai dit aussi qu'on avait bien fait de boire le champagne en l'honneur de la Ponette pour une occasion qu'elle attendait depuis plus de 5 ans, car si c'était aujourd'hui, on aurait une bonne raison pour ne pas en profiter.

 

2019 10 31 la table est mise (7)

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