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10 mai 2021

Un bouquet de fleurs des champs

Quand de par ma fenêtre je regarde le parterre d'oxalis du voisin, je repense à mon enfance. Maman n'avait qu'un pot de fleur à la maison, c'était de l'oxalis. Nous ne connaissions pas encore cecnom : oxalis, nous disions du trèfle rose. L'avait elle ramené de sa maison natale,ou bien se trouvait il là à son arrivée ? Je ne le sais pas. la seule chose dont je me souvienne, c'est de son emplacement sur la fenêtre de la mison. Nous disions "la maison" pour parler de la pièce commune. Il était protégé de la lumière directe du soleil par une paire de rideaux dits "bonne femme", à carreaux jaune et blanc. Une frise froufroutait à la cîme. Tout à côté de pot de trèfle s'ammoncelait un tas de journaux qu'il ne fallait pas jetter, car leur deuxième usage était l'allumage du poêle.  Ils avaient même une troisième fonction, ils servaient d'emballage, autant pour les fromages, les oeufs ou autres denrées que les briques en hiver, destinées à réchauffer nos lits glacés.

Maman aimait beaucoup les fleurs, nous cueillions souvent pour elle des fleurs des champs. Jonquilles qui étaient les premières  et que nous appelions "cocus", primevères sauvages que nous appelions "coucou" car elles fleurissaient quand chante l'oiseau squatteur de nids de plus petits que soi. Ou encore de narcisses qui embaumaient toute la "maison".  De campanules bleue encre qui retombaient que nous appelions des  clochettes scabieuses dont certaines étaient blanches et de mille fleurs au délicat parfum, comme celui des violettes que nous ne cueillons pas car elles étaient trop petite pour tenir dans un récipient.

Je me souviens qu'une fois, maman avait acheté chez la boulangère, qui vendait outre du très bon pain et d'excellentes brioches , pâtés gras et pompes aux pommes, des sachets de graines pour rendre service à la marque qui les commercialisait, ainsi qu'à ses clients, un sachet de graines de plantes grasses. Elle nous avait fait promettre de ne rien en dire à notre père, car nous disait elle, il se mettrait en colère, lui qui n'autorisait que peu de dépenses superflues tant la vie était rude et les budgets tendus.

Nous n'avons évidemment rien dit, car nous craignions autant qu'elle, les fureurs de notre père. Les graines, elles n'ont pas levées, et aucune plante n'est née. Mon père n'a rien su de l'affaire et maman n'a pas renouvelé son expérience. Tout rentra dans l'ordre et la saison suivante, nous avons continué de fleurir la maison avec ce que nous trouvions. Parfois nous cueillons dans le jardin du lilas, des pivoines, des boules de neige ou des dahlias à l'automne.  Nous aimions ces fleurs et leur parfum et toujours un bouquet égaillait le logis.

Plus tard,  quand nous avons grandi, et qu'argent nous récompensait d'un dur labeur, nous achetions à la foire de la Sainte Paule, à Issoire, un bouquet de mimosa et chose surprenante, sur ses vieux jours, c'est mon père qui continua à chaque foire de ramener à la maison, son  bouquet de mimosa.

 Quand il n'a plus été là, et que nos enfants étaient petits, ils  rapportaient à chaque printemps, un joli bouquet de fleurs des champs à leur mère grand.

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