vaches ; famille ; nature ; paysages ; pensées ; souvenirs ; humeur

07 novembre 2018

Des gouttes de bonheur.

 Mon dernier périple, car il s'agit bien d'un périple, en Auvergne , aurait pu se transformer en cauchemar. La route interminable fut pour moi l'occasion de remémorations de quelques bons souvenirs  Il faut dire que depuis mes 20 ans, je l'ai parcouru un certains nombre de fois cette route. Tout d'abord quand au tout début des années 1970 je faisais le trajet avec un voisin qui suivait une formation pas loin d'où j'effectuais la mienne. La route coupait alors le cœur des villes. C'était l'occasion de nous arrêter prendre un café à mi chemin. Je me souviens principalement de celui d'Aubusson en bordure de la Creuse. Nous traversions le pont de la Terrade, aujourd'hui contourné. La vitesse n'était pas limité  et malgré des arrêts fréquents, nous mettions moins de temps qu'aujourd'hui. Les routes n'était pas plus mauvaises que maintenant, les voitures moins puissantes ni plus dangereuses et nous arrivions à bon port sans encombre.

Dix années plus tard,  Parisienne devenue, j'eus la bonne idée de rencontrer un Limousin. C'est en sa compagnie que j'effectuais les trajets tantôt dans un sens, tantôt dans l'autre, consacrant nos séjours à nos familles respectives situées chacune de part et d'autre du département de la Creuse. puis nous eûmes des enfants. Nous nous arrêtions souvent en route pour dégourdir de petites jambes ou pour permettre de soulager un besoin pressant. De cette route, je connais pas mal de recoins, mais je n'ai jamais retrouvé celui où nous avions cassé la croute, un jour d'été sur les bords du Taurion. L'aménagement des axes routiers ayant lui aussi transformé le paysage, le rendant moins familier.

Quand quelques années plus tard, je devins parent d'élève au lycée de Felletin et que j'accompagnais Romain à son internat, la route d'Aubusson fut celle de notre première séparation  et devint le chemin des confidences et du partage de bien des moments privilégiés avec cet enfant dont je ne me suis toujours pas habituée à l'absence.  Une belle complicité nous liait. Il en reste des gouttes de bonheur sucré auquel je ne suis pas prête à renoncer. Un peu plus loin, atteignant Auzances, le voyage avec la Ponette pour son premier entretient d'embauche et notre première séparation fut elle aussi celle de beaux moments  d'échanges. Nous avons elle et moi posé beaucoup de nos interrogations. Nos questions parfois sans réponse tournent toujours en moi comme un manège sur la piste des résolutions. Nous nous retrouvions parfois en semaine quand son emploi du temps en donnait l'occasion. Nos balades ici ou là parfumaient nos retrouvailles. La vallée de la Sioule, le massif du Sancy ou les sources toutes proches du Cher avaient notre prédilection.

La creuse, ce trait d'union entre nous tous recèle bien trésors cachés au fond de moi autant que de symboles qui nous lient malgré tout. La Creuse, ce sont les maçons dont nos familles comportent au moins un descendant. C'est le mouvement de Guéret plus connu sous le nom de MODEF (mouvement de défense des exploitations familiales) défenseur  des intérêts et conditions de vie des petits paysans. Mon père en était membre et je ne renie en rien son engagement auprès des humiliés. La Creuse, c'est Gentioux, son monument aux morts et le symbolique rassemblement du 11 novembre pour célébrer la paix et non la fin de la guerre.

Samedi et dimanche prochain, ma commune commémorera ses morts au champs de bataille, j'ai promis que j'y serai.

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