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01 novembre 2019

Toussaint.

Aujourd'hui, c'est Toussaint. Il pleut, le temps gris est bas. Alors que planent corbeaux et vautours sur la plaine. Que de lourds nuages s'amoncellent et que de sombres jours s'annoncent. Je pense à vous. Mes chers, mes tendres qui allaient devoir être là. Je pense à vous mes chers, mes tendres qu êtes partis loin dans l'au delà. Aujourd'hui est le jour où une attention particulière nous pousse un peu plus vers vous.

Quand enfants, nous allions avec maman ou papa, vous dire bonjour ce jour là, nous vous apportions des fleurs. Nous ne comprenions pas bien pourquoi, mais nous suivions et nous recueillions religieusement devant la pierre muette et froide, sans penser, sans savoir ce qu'on faisait là. Un jour, papa nous expliqua que c'est là que vous dormiez et que c'est là qu'on vous avez laissés la dernière fois. Depuis, maman, papa, d'autres encore qui n'avaient pas fini leur voyage sont partis en route et nous ont  plantés là. Nous faisons notre possible pour vous honorer en ce jour où c'est la fête, il parait pour tous les saints. Votre jour, c'est demain, mais nous pensons à vous chaque matin en nous levant.

Même si le cours du jour  nous occupe à d'autres tâches, vous êtes si présents. Parfois nos gestes ou nos mots s'échappent et redeviennent pour un instant si court, les vôtres, ceux que nous avons si souvent vu et entendu, qui vous caractérisaient et que vous nous avez appris, jour après jour, tout au long de votre courte vie. C'est si court une vie !

Nous avons toujours choisi avec soin les couleurs que vous aimiez. Papa, le jaune pour toi, parce que c'est la couleur que tu choisissais, toi. Parfois, je mettais une touche personnelle, et te portais du blanc ou du mordoré, car d'autres avaient déjà fleuri de jaune, le côté gauche de la lourde pierre qui te sert de toit. Le mauve ou le violet pour toi, maman, invariablement, car c'était tes couleurs préférées.

Je ne viendrai pas aujourd'hui, car je suis loin mais je sais que d'autres l'auront fait.

Papa, quand nous venions vers toi, souvent, nous n'étions pas les premiers. Jean Paul était déjà passé avant. Son chrysanthème jaune trônait déjà devant la porte de ta maison. Qui sera passé le premier cette année ? Et qui aura pensé à lui en même temps ?

Et toi maman, du temps de notre enfance, il n'y avait pas grand monde pour t'accompagner ce jour là, au  prés des tiens. Tu avais acheté des fleurs, des roses artificielles, parce que tu ne pouvais pas venir à temps et que des fleurs pour la Toussaint on en trouvait pas tout le temps. Et puis toi aussi tu étais la première, pour ne pas dire la seule à penser aux tiens. Souvent on venait plus tard, autour du 11 novembre, on en profitait aussi pour ramasser les pommes, les noix et les coings dans le jardin.

Tu ne nous a jamais dit combien sur toi pesait la solitude. Combien te rongeait le chagrin. Combien était lourde ta croix. Moi je sais ce qu'il t'a fallu de courage, de patience et de négation de toi. Ô ! Maman ! combien souvent je pense à toi. Je pense souvent aussi à papa, à vous  les deux Jean Paul, Jean Louis et tous ceux qui sont descendus du train avant le bout du chemin.

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